1 – Nature et implications des héritages coloniaux pour la politique sociale dans les pays étudiés
A la fin de la colonisation, la plupart des indigènes avait déjà adopté la médecine occidentale. Il s’agit d’une approche thérapeutique dont les africains en général ne maitrise pas les bases. Certes, cette médecine a pu gagner la confiance de la population locale à travers les différents succès remportés sur certaines maladies. Les soins étaient administrés gratuitement à la population. Devenu indépendant, le nouvel état est appelé à prendre en charge la santé de la population. L’offre des soins médicaux à toute la population devenaient très lourde. Dans la mesure où il s’agit une médecine importée, qui ne s’appuie pas sur les ressources de l’environnement des pays étudiés. Même après trois décennies après les indépendances, les Etats du les pays étudiés n’ont pas réussi à offrir les soins de santé de qualité au plus grand nombre sans doute a cause de la charge financière. Comment développer une médecine étrangère aux réalités locales ? si le colon avait développé une médecine à partir des ressources qu’offre l’environnement africain, cela nous aurait permis de mettre en place un système de soin entièrement indépendant et accessible tous.
Un système de santé dont les intrants sont importés est aussi très vulnérable dans un contexte de crise économique comme ce fut le cas à la décennie 1990. Cette vulnérabilité a favorisé une forte dépendance des pays étudiés en matière de santé publique. C’est ce qui explique qu’après quarante ans d’indépendance, le les pays étudiés sont en attente toujours des aides pour combattre certaines endémies (comme le paludisme, la tuberculose, etc.) qui sont de véritable problème de santé publique. Et l’irruption de la pandémie du COVID-19 a montré aisément les failles de ces systèmes de santé extraverties.
2 – Idéologies, normes et valeurs clés de la politique sociale dans les pays étudiés
La promotion de la santé pendant la période coloniale fut d’abord l’œuvre des missionnaires et ensuite celle des administrations coloniales. Afin de faire adhérer les populations locales à la médecine occidentale, le colonat a procédé le plus souvent à des campagnes de sabotage et de diabolisation de la médecine traditionnelle propre aux indigènes. Ces campagnes étaient suivies par des décrets en faveur de promotion de la biomédecine. Au moment ou interviennent les indépendances, la plupart des indigènes avaient déjà adopté la médecine occidentale. Dans les nouveaux Etats, les nouveaux systèmes de santé souffrent d’un dysfonctionnement sous l’angle financier de la règlementation. L’adhésion des pays étudiés à l’initiative de Bamako abouti à un appel au financement des ménages eux-mêmes dans le cadre des politiques dites de recouvrement des coûts. Pendant la période de crise économique, cette tendance d’économisation des services de santé creuse davantage les inégalités d’accès aux soins de santé. Ce contexte conduit les gouvernements les pays étudiés à reformer les systèmes de santé. Ces reformes aboutissent a une décentralisation des services de santé avec pour objectif de trouver une meilleure complémentarité entre le secteur public et le privé.
3 – Modèles et tendances comparatifs de la politique sociale dans les pays étudiés
La politique sociale au niveau de l’éducation et de la santé dans la colonie était pratiquement confiée en grande partie aux missionnaires. Après les indépendances, les gouvernements des pays étudiés s’étaient engagés dans des politiques sociales pour améliorer les conditions de vie de la population qui s’étaient fortement dégradées dans le joug colonial. La tendance du pouvoir public était de faire mieux que le pouvoir colonial afin de se délégitimer dans un pays où le nombre des nostalgiques de la colonisation ne cessait de croître. Il fallait donc partir des problèmes sociaux tels qu’ils se présentaient et de tenter de les résoudre. Le dialogue social était par conséquent le canal par lequel le pouvoir cernait les préoccupations de la population avant de les résoudre dans le cadre des politiques sociales.
Ces différentes politiques sociales ont été initiées par le pouvoir public et par lui également implémentées. Ce qui revient à dire que leur financement était assuré intégralement par le pouvoir public. Ces différentes politiques étaient menées de manière systématique et sur l’ensemble du pays. Il sied cependant de relever que les politiques de l’éducation et de la santé occupaient une place de choix. Ce déséquilibre trouve son fondement dans l’importance que le pouvoir accordée à la formation des cadres dont le nombre était limité dans un pays qui voulait vite rattraper son retard de développement.
Avec l’avènement de la crise socioéconomique, l’on a ressenti le ralentissement dans la mise en œuvre des politiques sociales. Les restrictions budgétaires imposées par les bailleurs des fonds ont conduit le gouvernement à faire des coupes mêmes dans les secteurs vitaux comme la santé et l’éducation, dégradant ainsi les conditions de vie de la population. Le gouvernement devrait alors tendre la sébile aux partenaires pour garantir tant soit peu les conditions de vie de la population. Ainsi, seuls les secteurs sensibles comme la santé et l’éducation qui seront priorisés, à faible proportion d’ailleurs.
4 – La politique de la politique sociale dans les pays étudiés à travers le temps
La promotion de la santé dans les pays étudiés fut avant tout l’œuvre des missionnaires qui ont précédé la colonisation. Les premiers missionnaires ont entrepris une véritable lutte contre les maladies endémiques. À chaque paroisse était annexé un petit dispensaire qui offrait des soins de santé surtout au fidèle. Avant l’arrivée de la médecine occidentale, les populations locales étaient attachées à la médecine africaine. Il a fallu utiliser la ruse pour pousser les indigènes à abandonner ce qui les soignaient jusque-là pour embrasser la biomédecine. Il faut préciser que c’est une médecine à laquelle les indigènes sont totalement étrangère et dont ils dépendent entièrement. Pour vaincre les endémies, les administrations coloniales ont consenti des sacrifices importants. Mais pour quels enjeux ? Il s’avère que l’exploitation des pays étudiés devait se faire avec l’aide d’une population en bonne santé. La promotion économique dans les pays étudiés devait passer forcement par une assistance médicale aux indigènes qui constituaient la main d’œuvre. On comprend pourquoi les efforts sanitaires coloniaux étaient beaucoup plus orientés vers la maternité et surtout sur les maladies infantiles, considéré comme un véritable gage de la pérennité de la main d’œuvre.
5 – Dimensions de genre de la politique sociale dans les pays étudiés à travers le temps
Depuis le période colonial, la politique sanitaire était déjà genrée. Les efforts sanitaires coloniaux étaient beaucoup plus orientés vers le genre féminin. L’administration coloniale organisait des campagnes de santé de reproduction. Les soins obstétricaux et infantiles occupaient une place importante dans la médecine coloniale. Ceci s’explique par une ambition de pérenniser la population, un gage véritable de pérennité de la main d’œuvre.
Devenu indépendant, les nouveaux dirigeants des pays étudiés sont également conscients de la nécessité d’une politique sanitaire genrée. En plus de créer des hôpitaux spécialisés dans la santé de mère et de l’enfant, les ministères de santé ont développés des programmes particuliers au genre féminin. En certains soins obstétriques sont devenu gratuits.
6 – Principaux acteurs, idées, intérêts et institutions de politique sociale dans les pays étudiés
Au même titre que l’éducation, le secteur de la santé a connu deux principaux acteurs durant la période coloniale. Après les indépendances, les Etats ont continué à œuvrer communément avec les missions religieuses (protestants, catholique, presbytérienne etc.). D’autres acteurs comme les ONG, les mutuelles de santé et structures privés sont entré dans la politique sanitaire au moment où l’Etat se trouvé incapable de supporte la charge sanitaire de toute la population.
7 – Contraintes, critiques et opportunités d’innovations en politique sociale dans les pays étudiés
Depuis l’époque coloniale, le secteur de l’éducation et de la santé étaient considérés comme les bases de tout développement. L’administration coloniale a développé ces secteurs en faisant face à des contraintes financières dans la mesure où les services rendus à la population étaient complètement gratuits. Dans le contexte colonial, il fallait même convaincre les indigènes à fréquenter l’école occidentale et se faire soigner à la biomédecine. Après les indépendances, les nouveaux Etats prennent en main le développement de ces secteurs et sont aussi confrontés aux défis budgétaires pour financer ces secteurs. Après deux décennies d’indépendance, les gouvernements des pays étudiés pouvaient toujours financer le développement de ces secteurs. Il faut signaler qu’après les indépendances, la gratuité des services d’éducation et de santé vole en éclat pour laisser place à une légère rémunération.
La contrainte budgétaire va se renforcer pendant les années de crise économiques dans les pays étudiés. Celle-ci sera favorable à l’émergence des nouveaux acteurs dans ces secteurs. Mais on peut déplorer que l’entrée de ces acteurs dans ces secteurs ne soit pas correctement organisée. La présence des acteurs privés dans ces secteurs, loin de fournir un service accessible au plus grand nombre, a plutôt monétarisé davantage ces services. Même en période de crise sanitaire de Covid-19, ces secteurs n’ont bénéficiés que de très peu d’allègement financière pour les usagers.